De l'équilibre

28/07/2019

Il n'y a pas grand chose que je puisse faire avec enthousiasme lorsque j'ai les idées noires. Pendant des semaines j'ai vécu en pseudo autarcie car je cherchais des réponses à des questions impossibles.

J'ai peur et je suis une proie facile au doute dans ces moments. En effet, pour la première fois de ma vie, je n'ai pas d'objectif à atteindre, personne dont il faut que je m'occupe, pas de rêve à accomplir. Tout me paraît possible et rien est obligatoire. Je me cantonne à penser car je ne sais pas vraiment exister. Que survivre.

On me dit qu'il faut aller vers ce que j'aime et persévérer mais en bon cartésien, je doute même de mes passions et en bonne feignasse, je préfère ne rien faire plutôt que de faire quelque chose qui finira par m'ennuyer.
M'anesthésier l'esprit n'y change rien. Je crée les symptômes de mon mal-être. L'équilibre qu'on me prône ne semble pas exister.

Dans nos sociétés occidentales, on ne semble vouloir vivre que pour les instants heureux. La dépression et la recherche de sens sont quasi des tabous. On doit travailler pour être un actif et un citoyen respectable et respecté. Surtout quand on voit à quel point la déprime exclut et que l'on constate l'impatience qu'on peut avoir pour les gens qui se cherchent.
Être inquiet est un mode de vie. Si on ne l'est pas pour nous, on l'est pour nos proches. On s'inquiète de l'avenir, on s'inquiète de pas répéter les erreurs du passé. On s'inquiète de la malveillance d'autrui. On s'inquiète de nos propres intentions.

Je ne sais pas où se trouve mon équilibre. J'ai compris il y a quelque temps que ça ne servait à rien de chercher qui j'étais. Je suis le produit de mes expériences et de mes réactions. Le doute fait donc parti de ma personnalité. L'isolement également. Le grandiose également. La bienveillance également.
Cependant, mon équilibre, je ne le perçois que lorsque je l'oublie. Je ne suis condamné à rien. Ni au bonheur, ni à la déprime. Ces états sont passagers. Se forcer à les maintenir revient à s'autodétruire. L'équilibre provient de la capacité à accepter ces états et de continuer à avancer, à faire ce qu'on veut faire, à faire ce qu'on a besoin de faire, à se libérer.